A la rencontre de Jacques Meler, administrateur de Provence Business Angels et Vice-Président de France Angels.

Notre mission première est de fédérer un réseau de Business Angels pour favoriser l’investissement dans les jeunes entreprises locales et ainsi, de participer à la croissance de l’économie régionale. Avec plus de 90 membres actifs, Provence BA est l’une des communautés d’investisseurs privés les plus actives et investies du pays. Nous sommes d’ailleurs fiers d’avoir investi plus de 2,9 millions d’euros en 2019. 

 

 

 

 

 

Dans cette nouvelle série d’interviews, nous donnons la parole à ceux qui s’engagent, investissent et s’investissent pour contribuer à l’attractivité de la Région Sud et la pérennité de ses startups.

Jacques Meler est l’un d’entre eux. Il s’est lancé dans l’activité de Business Angel à la fin de sa carrière de créateur d’entreprise et cadre dirigeant dans différents grands groupes. Animé par l’envie d’apporter son expérience et quelques moyens financiers à de jeunes entrepreneurs, c’est aussi par militantisme en faveur de l’entrepreneuriat qu’il s’est lancé dans l’investissement. Parlons-en !

Être Business Angel chez Provence BA, qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Selon moi, être Business Angel, au-delà de l’apport financier, c’est occuper un rôle didactique et de coaching pour les jeunes entrepreneurs dès le début de la rencontre, avant même la levée de fonds et surtout après. Le rôle d’accompagnement est essentiel. Il se fait en partie par la présence au sein du Comité Stratégique qui permet à la fois d’aider le dirigeant à mettre en place les bonnes pratiques de gouvernance, échanger sur la stratégie et suivre son investissement ! C’est un rôle très impliquant humainement dans lequel on s’associe avec le dirigeant (ou l’équipe) et on lui doit conseil et écoute. Il ne s’agit pas d’un investissement comme un autre car le niveau de risque est élevé, bien plus élevé que dans l’immobilier par exemple. C’est pourquoi il vaut mieux tout mettre en œuvre pour aider le dirigeant à réaliser ses objectifs. Et également se former à ce type d’investissement par le partage d’expérience.

D’où l’importance de rejoindre Provence BA qui est le réseau le plus important de la région, très impliqué aux cotés de tous les acteurs de l’écosystème (Région, incubateurs, pépinières, pôles de compétitivité, fonds d’investissements etc.).

 Pour investir dans une startup, quelle est votre approche et quels sont les critères sur lesquels vous concentrez votre attention lorsque vous écoutez une startup pitcher ?

J’ai une approche assez sélective : on ne peut pas investir sur tous les dossiers même s’ils sont souvent de qualité (c’est parfois le problème au début de l’activité de Business Angel). Il faut se centrer sur les dossiers que l’on comprend et si possible dont on connaît l’environnement métier/marché.

J’ai deux principaux critères de sélection lorsque je participe à une session de pitch PBA : ma connaissance/perception du secteur & de son potentiel et ma perception du dirigeant ou de l’équipe. Ce dernier point est primordial pour moi, je dois très vite sentir si les qualités humaines et managériales du dirigeant sont en accord avec les miennes et si nous pourrons nous associer.

Bien sûr, le fait d’être sélectif n’exclut pas d’avoir une attitude bienveillante à l’égard des dirigeants. D’ailleurs, même si nous n’investissons pas il faut toujours donner les motifs de notre décision afin d’aider le dirigeant soit à réorienter son business plan, soit à chercher d’autres profils d’investisseurs.

En moyenne, combien de dossiers voyez-vous passer par an ? Et combien retiennent votre attention ?

Personnellement, je regarde plusieurs dizaines de dossiers par an (incluant les pitch en comité du réseau PBA), pour en étudier 4 ou 5 et investir sur 2 ou 3 maximum par an. Il m’arrive d’investir dans des projets « coups de cœur » dans des secteurs que je connais où qui m’intéressent.

Ça a d’ailleurs été le cas récemment. L’une des dernières startups dans lesquelles j’ai investi se développe dans le secteur alimentaire du bio. Outre le secteur que je connais un peu, c’est le dynamisme et le sérieux des dirigeants qui m’ont décidé. Leurs produits et leur approche concernent un marché très porteur qui peut laisser de la place aux « outsiders » malgré la présence de géants… un challenge stimulant !

D’ailleurs, comment participez-vous à ce challenge en termes d’accompagnement de l’équipe ?

Dans le cas de cette startup, je considère que l’accompagnement a commencé dès la négociation de leur première levée de fonds. Il a donc fallu expliquer les attentes de l’investisseur et les modes de fonctionnement nécessaires (gouvernance reporting etc.). Puis nous avons infléchi le Business plan de façon à le rendre plus réaliste. Également, j’ai pu aider la startup à valider son approche marché et surtout la propriété intellectuelle ainsi que les relations avec les principaux partenaires.

En parallèle de cet accompagnement, je participe le plus assidument possible aux comités stratégiques aux côtés des autres actionnaires (des fonds privés régionaux).

Lors de ces comités j’occupe un rôle à la fois d’aiguillon et d’encouragement. L’idée est de vérifier que les dirigeants se posent les bonnes questions et se fixent les bonnes priorités. Nous pouvons aussi partager nos contacts et carnet d’adresse si nécessaire pour aider au développement du business.

Pour conclure, partagez votre passion ! Comment donneriez-vous envie à d’autres de devenir investisseur ?

Pour tous ceux qui aiment l’entrepreneuriat et l’esprit d’entreprise en général, c’est une expérience humaine très intense que l’on savoure pleinement lorsqu’on s’implique dès le départ dans les premières étapes : l’instruction de dossier puis la négociation d’investissement et jusqu’à la rédaction du pacte d’actionnaires.

Certes, ce n’est pas un moyen de s’enrichir financièrement mais plutôt de partager son expérience professionnelle avec de jeunes entrepreneurs et les aider. Je considère cette activité de Business Angel comme un acte militant en faveur de l’initiative, l’innovation…Et la création d’emploi ! Alors en résumé, lancez-vous ! C’est une véritable aventure humaine orientée vers la réalisation d’objectifs clairement business et tout au long de laquelle vous aurez un rôle de coach, bienveillant et exigeant.

Cette interview vous a donné envie d’en savoir plus sur l’activité de Business Angel et le fonctionnement de Provence Business Angel ? Contactez-nous en cliquant ici et rejoignez notre communauté.

D’autres interviews d’investisseurs seront publiées prochainement, connectez-vous à nos réseaux sociaux pour ne pas les rater.