Avant de rejoindre le réseau de Provence Angels en 2017, Patrick Allibert était à la tête de plusieurs entreprises. Et c’est d’ailleurs grâce à la vente de l’une d’elle qu’il a pu se lancer dans l’aventure de Business Angel ! Il nous raconte tout à travers cette nouvelle interview.
Pourquoi êtes-vous devenu business angel chez Provence Angel ?
Tout est parti de la vente de ma dernière société en 2016, une vente encadrée par le dispositif d’apport-cession. Pour des raisons fiscales, je devais réinvestir mes fonds dans de jeunes sociétés et c’est donc dans cette optique que j’ai rejoint Provence Angels. Puis, au fil du temps, je me suis laissé prendre au jeu… et je suis resté au sein du réseau ! J’ai trouvé très intéressant de rencontrer des jeunes personnes et porteurs de projets innovants plein d’entrain. Durant les comités, certains arrivent à m’interpeller et à me donner envie d’investir dans leurs projets.
Pour la plupart des fondateurs que nous rencontrons, il s’agit de leur toute première société. Totalement novices sur les sujets de la conduite d’entreprise, ils ont ainsi besoin d’accompagnement dans leur développement. Et c’est ce qui m’a motivé à devenir Business Angel : leur transmettre mes retours d’expérience sur le sujet.
Lorsque vous participez à une session de pitch, quels sont vos critères ? Êtes-vous plutôt projets « coup de cœur » ou projets en rapport avec votre secteur ?
A chaque session à laquelle je participe, mon mot d’ordre est d’avoir l’esprit ouvert. Généralement, je ne lis pas les dossiers des entrepreneurs en amont pour éviter d’avoir des idées reçues… et je me laisse la surprise des sujets le moment venu ! Concernant les critères, trois sont essentiels à mes yeux ; la personne-même qui présente le projet, le côté innovant et le marché adressé. Et même si j’ai un long parcours sur le secteur de l’informatique, ce n’est pas la condition qui va guider mes choix d’investissement. Je donc suis plutôt projet « coup de cœur » !
Après avoir investi dans une startup, comment accompagnez-vous l’équipe par la suite ?
Je n’ai pas de process prédéfini et je fonctionne beaucoup au « feeling ». Au cours de l’accompagnement, j’attache tout de même une certaine importance à la trésorerie et au cash burn de la boîte. Ainsi, je vais pousser au maximum les fondateurs à faire du chiffre d’affaires, qui est l’élément de survie de leur entreprise ! Idée que nous partageons avec tous les membres du réseau de Provence Angels d’ailleurs.
En véritable partenaire, nous nous impliquons fortement auprès des entrepreneurs qui ont besoin de nous. Sur les sujets « Business » par exemple, nous pouvons tout à fait aider le fondateur dans le recrutement de ses futurs commerciaux. Un accompagnement concret qui peut aller jusqu’à regarder les CV des candidats et mettre en relation avec les bons contacts. Notre rôle est d’aider les entrepreneurs à anticiper au maximum en leur apportant un regard extérieur et impartial. Un précieux atout quand il s’agit notamment de prendre des décisions difficiles quand ça se passe mal au sein de l’entreprise.
Comment donneriez-vous envie à d’autres de devenir investisseur ?
Devenir Business Angel, c’est faire partie d’une aventure entrepreneuriale et humaine. On est loin de l’image de l’investisseur qui va amener de l’argent et qui va revenir chaque année pour vérifier que celui-ci a bien prospéré. Quand on décide d’endosser ce rôle, on a parfaitement conscience des risques dès le début. C’est d’ailleurs un peu comme au loto : quand on achète un ticket on sait qu’on a une grande chance de perdre et une petite chance de gagner ! Loin de l’aspect uniquement financier, le Business Angel se positionne plutôt comme celui qui va s’impliquer dans l’entreprise et qui va essayer d’apporter son expérience pour la mener vers le succès.