Après une carrière d’entrepreneurs bien remplie et suite à la vente de sa dernière société, Pascal Lacombe s’est lancé dans l’accompagnement de jeunes entreprises et plus particulièrement dans l’investissement. C’est sur les réseaux sociaux qu’il a découvert Provence Angels et a rapidement souhaité rejoindre la communauté. On en parle avec lui dans cette nouvelle interview.

Quand êtes-vous devenu investisseur ?

Début 2020, devenir Business Angel a été pour moi, à 55 ans à l’époque, une nouvelle étape de ma vie professionnelle. J’ai été successivement créateur d’une entreprise de loisirs en montagne d’été (1986-89) pendant mes études d’économie et de gestion, directeur du conseil aux entreprises en organisation professionnelle (1990-2001), et enfin fondateur CEO d’une société éditrice d’un CRM destiné aux organisations patronales (2001-2020). C’est après avoir vendu cette société en 2018 et pendant l’accompagnement des repreneurs jusqu’à fin 2020 que je me suis posé la question de mon avenir professionnel. Je souhaitais quitter la direction opérationnelle très prenante d’une PME pour une activité plus tournée vers l’accompagnement de jeunes entreprises.

Pourquoi avoir rejoint Provence Angels ?

J’avais entendu parler de Provence Angels sur les réseaux sociaux, et j’avais croisé au cours de ma carrière professionnelle plusieurs business angels. Rejoindre le réseau de ma ville Marseille, qui plus est le plus important de France à l’époque, a été pour moi une évidence. En effet, je ne me voyais pas devenir investisseur – ce à quoi je m’étais engagé fiscalement avec un dispositif d’apport cession – en solo et sans connaître ce secteur, qui comme les autres est régi par des règles, son vocabulaire, ses gourous, son histoire ou encore son environnement législatif. Je n’ai pas été déçu ! Et même impressionné par Provence Angels, très organisée, méthodique, qui forme ses adhérents, remarquablement dirigé par son board et par Carole Florisoone, et dont les membres me paraissent tous extrêmement dignes d’intérêt, à des niveaux et avec des apports différents et complémentaires.

Je recommande chaudement ce réseau notamment pour des profils comme le mien d’anciens dirigeants !

Quel est le rôle du BA selon vous ?

Je ne serai pas original en vous disant comme beaucoup de mes confrères que nous avons un double rôle d’investisseur et d’accompagnateur de nos startups. Il m’arrive parfois d’être un sleeping partner lorsque je considère que mon apport ne sera pas significatif dans la startup (notamment lorsque je méconnais totalement le secteur), mais Provence Angels a toujours un de ses membres investisseurs au comité stratégique, ce qui fait que collectivement nous avons toujours ce rôle d’accompagnateur.
Selon moi, investir dans une startup, n’est pas un investissement comme un autre. Je considère que nous avons une mission sociétale de favoriser le développement de ces jeunes pousses que sont les entreprises innovantes. Le business angel est l’abeille de l’innovation : il butine de l’une à l’autre pour emmener son expérience et sa connaissance, qui s’enrichit sans cesse à chaque passage en startup et qu’il apporte à la suivante !

Quels sont vos critères pour investir dans une startup ?

Lorsque je participe à une session de pitch, les mots d’ordre selon moi sont : écoute et bienveillance. Par respect pour ces entrepreneurs, souvent jeunes, qui font souvent un remarquable effort de synthèse et sont prêts à affronter la critique.
Quant aux critères sur lesquels je porte le plus d’attention, il s’agit de la personnalité du dirigeant, le go to market, la robustesse du business model et le côté disruptif du produit ou du service qui me semblent être des incontournables.
Ensuite, lorsque j’investis, je ne m’interdis pas de coup de cœur, qu’importe le domaine. Au départ, j’ai commencé, pour me rassurer par me focaliser sur le numérique, univers que je connais le mieux. Mais depuis le début d’année, je m’ouvre sur d’autres secteurs en BtoC comme la food par exemple.

En moyenne, combien de dossiers voyez-vous passer par an ? Et trouvez-vous que la qualité des présentations est au rendez-vous ?

Étant assidu aux séances de Provence Angels depuis début 2020, j’ai assisté à une centaine de pitchs et 30 plénières environ en 15 séances. Au début, je trouvais tous les projets merveilleux, comme un jeune amoureux aveuglé par sa passion naissante, et c’est souvent au détour des questions et de l’instruction de mes confères que je découvrais les points plus critiques ou problématiques d’un dossier. Maintenant j’ai un peu plus de recul et je trouve mon intérêt dans un projet sur deux environ, mais dans l’ensemble je trouve que les dossiers sont remarquablement sélectionnés en amont par nos collaborateurs. 

A votre tour de pitcher ! Comment donneriez-vous envie à d’autres de devenir investisseur ? 

D’abord, devenir Business Angel est pour moi à la fois un acte individuel, permettant de placer des fonds dans des entreprises prometteuses, et un acte sociétal, nous contribuons à notre modeste échelle à la place de la France dans le monde en matière d’innovation. En avant la start- up nation !
Ensuite, croyant beaucoup à l’enrichissement moral par l’échange voire la confrontation d’idées, Provence Angels est pour cela un terrain idéal : on y fait de très belles rencontres de jeunes dirigeants innovants et de business angels de Provence et de toute la France grâce aux co-investissements que nous réalisons de plus en plus souvent avec d’autres réseaux.
Enfin, selon moi, se lancer dans l’investissement c’était peut-être au départ du business pur, mais aujourd’hui, c’est surtout une magnifique aventure humaine, et un antidote à la sinistrose actuelle : on y rencontre des porteurs de projets dynamiques, enthousiastes, créatifs, qui croient dans l’avenir, cela nous change du quotidien souvent sombre dépeint par les médias !

Envie de découvrir d’autres parcours d’investisseurs ? Voici les interviews de Dominique Guillaume, François Gompel, Michel WeinbergThierry HallerChristophe Baralotto et Jacques Meler.